" MARIE BATAILLE auteur littérature jeunesse, livres pour enfants, presse, roman feuilleton: juin 2014

Partez tout l'été pour "l'Ile aux Oreilles"


Dès le 1er juillet parution des Trésors des Belles Histoires, reprise de 3 histoires captivantes , charmantes et dépaysantes dont une que j'ai écrite "L'île aux oreilles" pour les 4/8 ans et illustrée par Béatrice Allemagna...
En kiosques, librairies et grandes surfaces...






Sur l'île aux oreilles, tous les enfants ont de petites oreilles jaunes.
Sauf Red Red, qui a de grosses oreilles rouges. Alors tous les enfants de l'île se moquent de lui. Pas facile pour Red red d'être différent!
Pourtant, ses oreilles ont quelque chose de tout à fait exceptionnel...

Red Red avait tout juste cinq ans, huit mois et douze jours, quand il se rendit compte qu'il n'avait pas les mêmes oreilles que les enfants de son île.


Sur l'île aux oreilles, posée au milieu de la mer Pastèque comme un nénuphar géant, les enfants avaient de toutes petites oreilles jaunes comme des boutons d'or, et les grands, de grosses oreilles vertes en forme de feuille de chou.
C'était comme ça pour tout le monde, sauf pour Red Red, évidemment.
Parce que lui, il avait deux grosses oreilles rouges.





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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 63



Semaine 63


Le juge pour enfant avait statué sur le cas de Sébastien après plusieurs entretiens avec la mère, le beau-père, la grand-mère et les services sociaux, sans oublier la directrice de son ancienne école et la maîtresse du CP. Il ne réintégrerait pas le foyer familial. Il resterait en famille d'accueil, chez Odette Lebon. La mère était fragile, influençable, et assujéttie au beau-père de Sébastien, un grand type baraqué au caractère instable et autoritaire, possessif, qui ne supportait pas la contradiction. Il régnait en maître sur sa femme et  les petites jumelles, détestant Sébastien, ce petit coq rebelle et menaçant, qui lui rappelait sans cesse que sa femme avait eu une autre vie et un autre type dans son lit. La mère et la grand-mère bénéficieraient d'un droit de visite, chaque trimestre, dans un lieu neutre, sans doute un local de la DDASS, en présence de l'assistante sociale qui noterait les réactions de Sébastien et la pertinence de ces visites, longtemps discutées.
Odette avait tenu au courant Sébastien de toutes les décisions prises. En quelques semaines son caractère changea et il prit cinq centimètres. Le visage de l'enfant pâlot et craintif se colora comme ceux des petits campagnards qui vivent au grand air. Il souriait souvent et n'avait plus peur de demander les choses fixement. Il allait et venait dans la ferme et les dépendances sans crainte et s'intéressait à tout. 
A cause de l'allergie de Nounou Odette, le chaton avait été installé dans la partie de la grange la plus proche de la cuisine. Sébastien avait récupéré une vieille caisse en bois qu'il avait nettoyée et sur les conseils d'Odette, il y avait déposé un vieux tee-shirt à lui. Près de la caisse le chaton avait une coupelle d'eau et régulièrement, Sébastien lui apportait de la nourriture écrasée. Le chaton, aussi, grandissait à vue d'oeil et prenait de l'audace. Jusqu'au jour où Sébastien, en rentrant de l'école le trouva au milieu de la cour de la ferme en train de jouer avec une brindille. Ce n'était plus un chaton.
Sébastien aurait beaucoup aimé que le jeune chat passe les nuits près de lui ou au moins puisse venir jouer dans la cuisine. Mais c'était impossible. Il était triste que Nounou Odette ait cette maladie qui la faisait tousser et pleurer dès qu'un chat l'approchait de trop près. Sébastien s'était renseigné à l'école pour savoir si réellement ce genre de maladie existait. Odette n'aimait peut-être pas les chats et avait inventé cette histoire pour les tenir à l'écart. La vie avait appris à Sébastien de ne pas faire entièrement confiance aux adultes, même à ceux qui avait l'air aimable. Mais la maîtresse et les copains avaient bien dit que ce genre de truc existait. Odette ne mentait pas. Alors Sébastien accepta de ne pas pouvoir dormir, le chat au pied de son lit. Dés qu'il rentrait de l'école, il passait beaucoup de temps à rêvasser dans la grange assis dans la paille à attendre patiemment le petit chat quand il s'était sauvé. 

Tous les soirs, avant de s'endormir, l'enfant pensait à Ronrono Chapati et à Le Chat, et à leur visite merveilleuse à l'hôpital. Il se demandait comment les deux animaux avaient fait pour entrer dans la chambre sans être vus. Il se souvenait surtout qu'après leur visite, la terrible fièvre qui le faisait frissonner et tapait dans sa tête à coup de marteau s'était lentement esquivée, comme si le majestueux Ronrono lui avait demandé de le suivre. Sébastien espérait revoir Le Chat. Il viendrait bien un de ces quatre prendre des nouvelles de son fils et vérifier qu'il était en bonne compagnie et bien soigné. Le Chat était forcément un bon père. Il viendrait.

Depuis plusieurs jours, l'enfant cherchait un nom pour le chat. Mais aucun nom auquel il pensait ne le satisfaisait. Le week-end qui suivit la semaine où Sébastien apprit que l'allergie de Nounou Odette n'était pas une pure invention, il y eut un repas à la ferme avec les anciens ouvriers de la réinsertion.  On fêtait l'arrivée de Jeanine, la nouvelle. Odette avait repris quelqu'un pour l'aider à la ferme car elle n'y arrivait plus toute seule. Au milieu des tartes à l'oignon et aux poireaux, de la pissaladière et des deux poulets rôtis dressés au milieu des frites croustillantes, il y avait deux bouteilles de vin à la belle étiquette. Odette aimait voir les yeux écarquillés de Sébastien faire le tour de la table. Elle remarqua son intérêt pour les bouteilles :
- C'est pas de la bibine mon Sébastien que je vais leur donner à boire. C'est du bon bordeaux classé. Un Château- Trompette.
- Château-Trompette? Demanda Sébastien.
- Oui, Château -Trompette. C'est le nom du vin. C'est un beau nom tu trouves pas ?

- Oh oui, très très beau! s'écria Sébastien qui détala aussi sec qu'un lièvre.

Quand il entra dans la grange, le chat jouait avec les barreaux de l'échelle.
- Viens ici, le chat, viens me voir.
Le chat se mit à ronronner en voyant l'enfant et s'approcha de lui.
- Maintenant tu vas avoir un nom, un très beau nom qui fera plaisir à ton père et surtout à son ami le chat léopard. Je te baptise Château -Trompette.
Le chat regarda l'enfant et se trémoussa entre ses jambes avant de sauter sur le tas de bois. Ce nom lui plaisait. L'animal avait beaucoup grandi et était plus imposant qu'un chat de son âge. Il avançait avec une majesté précoce.



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Prix 2014 de l'EGPE pour "Mon frère ce héros"



le mercredi 4 juin, journée passée à Lille à l'invitation de l'EGPE 
qui avait sélectionné pour le Prix 2014 

Après midi de dédicaces au milieu des enfants et de leurs grands parents



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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 62


Semaine 62


Le concerto était terminé. Onaké avait rangé les partitions dans une chemise en carton déposée sur le piano. Maintenant les cendres du moine Gio reposaient dans un vase de céramique noir au côté d'autres vases contenant les cendres des moines défunts de la communauté, dans une salle situé derrière les offrandes du temple. 
Dans la maison de bois où s'était installée Onaké, les trois coffres de la pièce principale étaient ouverts et entre les deux plus gros, la valise d'Onaké se remplissait peu à peu de vêtements. Comme le lui avait demandé Kitashiba, Onaké avait déposé les plantes séchées qu'il lui avait apportées dans les coffres qui contenaient les futons et les couvertures pour qu'ils soient protégés de moisissures et des insectes et en même temps parfumés. Ca sentait une mélange d'écorce d'orange, de poivre et de thym. De la même façon, elle stocka le ustensiles de cuisine dans une boite en bois d'érable. Quand Onaké eut fini le rangement, elle ferma sa valise et la fit rouler jusqu'au balcon de bois qui courait devant la maison, puis elle s'assit sur la plus haute des trois marches, les jambes repliées en tailleur. Elle contempla, devant la maison, la petite prairie verte et le chemin de terre qui la coupait en deux avant de s'enfoncer dans le bois de bambous qui menait au monastère. 
Elle se souvenait  de François de La Salle et le revoyait arriver de son pas fatigué, appuyé sur sa canne noire. Elle revoyait son sourire fragile et si tendre qui l'avait rassurée dès  la première  fois, à Pleyel. Elle se souvenait aussi de Gio, le portant dans ses bras, quand la maladie l'avait privé de toutes ses forces. Maintenant ce souvenir lui était désagréable mais pas insoutenable. Elle n'avait pas eu le temps de haïr Gio. Elle avait mis du temps à comprendre qu'il voulait la noyer. Elle n'avait pas compris tout de suite parce qu'elle refusait de le croire. Gio l'aimait comme il avait aimé La Salle et on ne tue pas les gens qu'on aime. Onaké se remémora son arrivée, son installation, le dévouement de Kitashiba, les heures passées à travailler, le bonheur de l'isolement, du silence, la mort de François et sa demande insensée et l'arrivée de Guillaume suivi de son départ précipité. Onaké se souvint de Venise et de la façon dont ce voyage avait changé le cours de sa vie et sa vision des choses. Quand elle était revenue ici, les couleurs n'avaient plus cette lumière extraordinaire, le silence était pesant et son corps lui pesait. L'amour l'avait enveloppée de cette soie invisible qui empêche soudain la liberté des gestes d'autrefois. Elle n'était plus dans l'immobilité des jours mais dans l'attente d'un signe. Une page de sa vie se tournait encore. Je me mis à ronronner et Onaké me caressa. 

- Ne t'inquiète pas Petit Tigre. Je ne t'abandonne pas. Tu viens avec moi. Mais il te falloir comme moi renoncer à la liberté.
Onaké ouvrit un panier d'osier fabriqué par les moines et m'invita à m'y glisser.
Elle vit alors arriver sur le chemin de terre ocre, Kitashiba qui avançait à grandes enjambées.
- C'est l'heure, Onaké. C'est l'heure de retourner au monde. Je ne manquerai pas de prier pour que tu trouves ton chemin, comme je prie pour que Gio soit pardonné.
- Je suis prête pour le grand saut, mon oncle.
C'est la première fois qu'Onaké marquait ouvertement sa parenté avec le moine.
Kitashiba comprit qu'Onaké avait besoin d'une attention particulière. Il ouvrit ses bras et serra tendrement Onaké.
- Tu seras dans mes pensées et le monastère restera toujours ta maison.
- Merci, je te remercie. 
Onaké joignit les mains et s'inclina. Pendant ce temps, le moine était rentré dans la maison. Il ferma les volets de bois et ressortit. Le moine donna un tour de clés. Il saisit la valise  et s'engagea sur le chemin.
- La camionnette est garée devant le monastère. Allons y.
- Je te suis, dit Onaké.
Onaké se retourna avant de s'engager dans le bois de bambous. Elle se retourna sur sa vie passée là, entre parenthèses, dans un monde loin du monde.



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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 61



semaine 61


Quand Mameth avait appris la mort de La Luppa, elle avait été s'asseoir sous la tonnelle de glycine et avait allumé une cigarette piquée à Roger. Roger n'avait rien dit. Il était resté dans la grande cuisine où il avait commencé à éplucher des pommes de terre. Et puis sur les ordres de Mameth, il était parti chez Ursule annoncer la nouvelle. Mameth était donc seule dans le jardin de sa maison. Elle tira sur la cigarette qui rougeoya vivement. 
Quelque chose d'elle s'effondrait sans fracas, sans douleur, sans cri. Quand elle pensait à son mari tout était extrêmement loin derrière elle. Leur rencontre, leur couple peu conventionnel, la naissance des enfants, paraissaient faire partie d'un roman qu'elle avait fini de lire depuis belle lurette et qui était passé aux oubliettes. Ca représentait une vingtaine d'année de sa vie, d'une autre vie, celle de la jeunesse, une vie partagée avec un artiste méconnu qui traçait sa route. A cette époque là, La Luppa travaillait beaucoup mais avait du mal à s'imposer. Il était toujours à la recherche d'un contrat, d'une commande, d'une biennale, d'un événement artistique qui le porterait plus haut. Il voyageait souvent, disparaissait des mois entiers, happé par des rencontres professionnelles et des coups de foudre pendant que Mameth tirait le diable par la queue avec son salaire de prof et deux enfants sur les bras. Puis il revenait au bercail, parfois malade, parfois fauché, parfois plus heureux et optimiste qu'avant. Mameth était là comme une statue de granit, prête à recoller les morceaux et à encourager l'artiste fatigué. Heureusement l'héritage des parents de Mameth était arrivé plus tôt que prévu, quand le père s'était tué dans un accident de voiture, un après la mort de sa seconde femme. Le frère ainé qui vivait en Nouvelle Calédonie avait refusé sa part d'héritage et l'avait laissée à ses deux soeurs. C'est juste à ce moment là que la carrière de La Luppa avait décollé. Une galerie madrilène l'avait propulsé sur l'avant de la scène. Toutes les toiles accrochées avaient été vendues et la critique s'intéressait désormais à lui. Il acheta un atelier dans le 17ème et les voyages qu'il entreprit furent d'une autre nature. Il faisait le tour des capitales pour  exposer dans des galeries de renom. Il ne comptait plus et vivait pleinement. Mameth recevait des chèques conséquents et prit une retraite anticipée. Chloé se mit à la battre froid de plus belle tandis que Guillaume grandissait sans histoire. Leur amour s'était effiloché au fil des années et des absences, mais quand Mameth sentit que La Luppa venait enfin de prendre son envol vers la notoriété, la corde céda carrément. Il n'aurait plus besoin d'elle. Elle ne lui servirait plus à rien. Elle eut alors envie de vivre pour elle, sans personne d'autre dans le coeur, que les enfants. Et puis, le cercle amoureux se resserra encore davantage quand Chloé se montra de plus en plus secrète et rebelle. Il resta Guillaume. Guillaume qui ressemblait tant physiquement à son père. Beau type.

Mameth écrasa la cigarette contre le muret de ciment sur lequel elle était assise et l'emporta du bout des doigts dans la cuisine. Ce soir, rien ne changeait. Ursule venait manger. Demain, en fin de matinée, elle partait en Espagne avec Ursule qui tenait à l'accompagner, rejoindre Guillaume au couvent San Ricardo.
Elle entra dans la cuisine et fouilla dans son sac pour appeler Guillaume. Il aurait dû la rappeler. Elle eut peur que quelque chose se soit mal passé avec Chloé. La sonnerie s'éternisa et Mameth crut qu'elle allait tomber sur la messagerie. Mais la voix de Guillaume la surprit quand elle allait raccrocher :
- Oui Maman, j'écoute...
- Tu ne m'as pas rappelée, j'étais inquiète. Comment a réagi ta soeur? 
- Bien, très bien même. J'allais t'appeler un peu plus tard. Il y a des paperasses à remplir et le notaire m'a tenu une heure au téléphone. Chloé ne viendra pas. 
- Ah bon! C'est son père quand même...
- Oui ben, elle n'est pas allée non plus en Inde pour Andy...
- C'était pas pareil, ils n'étaient pas mariés, enfin bref, rien à voir, Guillaume... concéda Mameth d'une voix renfrognée.
- Elle pense que le voyage sera trop fatiguant, maman. Elle pense au bébé et veut le protéger, normal, non ?
- Oui, oui, soupira Mameth déçue de ne pas voir Chloé. Bon alors on se retrouve tous les deux demain dans l'après midi au monastère.
- Oui. La cérémonie sera simple et rapide mais bien. Il n'y aura que nous. La presse espagnole a longuement réagi. Y a des papiers dityrembiques. J'ai tout gardé. Il sera enterré dans la petite chapelle qu'il avait fait rénover et qu'il avait décorée et qui se trouve à l'extérieur des murs d'enceinte du monastère, pas loin à trois cents mètres environ. Mais la messe sera dite dans celle du monastère, par les moines. Voilà. On se dit à demain, alors? Ca va? T'es pas trop tristounette ? Au fait, tu viens avec Roger ?
- Ca va pas non ? Qu'est ce que tu veux que Roger vienne faire à l'enterrement d'un type qu'il n'a pas connu ? Il y a Ursule qui m'accompagne. Elle aussi c'est une fana des lieux clos. Je pense qu'elle vient seulement pour visiter le monastère, mais bon. Je lui laisse croire qu'elle vient pour m'assister et dire au revoir à son beau-frère. Mais elle vient aussi pour ça, qui sait ?
- Bon, maman, à demain. Je vois que tu n'es pas complètement déprimée... conclut Guillaume en rigolant. Je t'embrasse.
Guillaume raccrocha. Mameth sourit aux anges. Guillaume la connaissait parfaitement,mais lui, savait dire les choses sans méchanceté.
Mameth se pencha vers moi et murmura :
- Viens ici Lucien de mes deux, viens que Mameth te fasse un calinou.



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