" MARIE BATAILLE auteur littérature jeunesse, livres pour enfants, presse, roman feuilleton: septembre 2014

ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 67


Semaine 67

Dès que Sébastien rentrait de l'école, il se précipitait dans la grange pour retrouver Chateau-Trompette. Maintenant le chat avait presque la taille d'un chien. On aurait dit qu'il était conscient de cette anomalie. Il évitait, le jour, de traîner dans la cour de la ferme ou trop près des habitations pour ne pas attirer l'attention. Il errait dans les bois alentour, chassait les oiseaux et se cachait dans les recoins inaccessibles de la grange. Nounou Odette s'inquiétait de ne jamais apercevoir ce chat tant aimé de Sébastien, traîner dans les parages.
- T'es bien sûr qu'il existe ton chat, Sébastien ? On ne le voit jamais rôder par là!
- Il existe, je t'assure ! Mais il a peur de faire peur tellement il est grand. Il ressemble à Ronrono Chapati, tu sais le chat qui accompagne le Chat qui m'a sauvé la vie... On dirait presqu'un léopard !
- Ah bon !...C'est pour ça !... Se contentait de répondre Nounou Odette incrédule.
Et puis elle rajoutait quand même :
- Dis lui quand même de faire gaffe aux chasseurs... il pourrait se faire tirer dessus, tu sais...
- Il le sait, Odette, il le sait. Il fait très attention.
François, l'ouvrier agricole qui aidait Odette chariait aussi Sébastien à propos du chat.
- Alors on dompte les fauves ?
- Je dompte pas de fauves s'était exclamé le petit, étonné par la question.
- Ben si... le Chateau-Trompette, c'est un léopard à ce qu'il parait !
- T'es bête ! Avait répondu Sébastien vexé. Il est pas si grand que ça et en plus il n'est pas méchant du tout.

Château-Trompette était au courant de ces conversations. Sébastien lui racontait tout. A la belle saison, il se promenait dans la forêt et  Sébastien parlait au chat comme s'il le savait capable de comprendre. Le chat en effet comprenait tout. Château-Trompette se dit qu'il fallait agir et ne pas laisser la situation, à son sujet, dégénerer. Il décida donc de se montrer à un moment favorable. Il attendrait qu'Odette soit en compagnie de l'ouvrier pour apparaître dans la cour.
Château-Trompette attendit derrière la porte de la grange entrouverte que le tracteur arrive. Avant même qu'Odette et  François aient mis pied à terre , il sortit tranquillement de la grange. Le tracteur était garé à une cinquantaine de mètres de la porte et lui faisait face. C'est Odette qui aperçut le chat la première. Elle tressaillit et s'adressa à François en le retenant par le bras :
- Tu vois ce que je vois, ou je rêve ?
- Qu'est ce que tu vois ?...
- Devant la grange...
- Ah merde !... Il mentait donc pas le petit... C'est un tigre son Chateau-Trompette !

Chateau-Trompette s'était assis et se léchait pour montrer qu'il était un chat banal somme toute... qu'il n'y avait rien à craindre de lui.
Odette et François, stupéfaits, restaient vissés sur le sommet du tracteur à épier la bête. Chateau-Trompette les regarda et essaya de sourire pour les amadouer.
- C'est qu'il a l'air sympa en plus ! s'exclama l'ouvrier qui bondit par terre.
- Viens voir ici, Chateau-Trompette, viens donc. osa François qui aimait bien les animaux.
Le chat de sa démarche royale s'approcha et se mit à ronronner à quelques pas de l'ouvrier. Odette restée sur son perchoir scrutait la scène, une fourche à portée de main. Le chat se frotta aux jambes de François. François le caressa entre les oreilles. Le chat souriait toujours et murmura dans un ronronnement :
- Bonjour François....
François fut tellement troublé par ce qu'il avait entendu qu'il s'arrêta de caresser Château-Trompette.
- Il a l'air cool, je peux descendre... annonça Odette qui craignait malgré tout pour son allergie... Je veux pas trop qu'il tourne autour de moi.

Comme si le chat avait compris il se frotta une dernière fois au pantalon de François et repartit vers la grange.
- Dis donc ! s'écria Nounou Odette... On possède un drôle de spécimen !
- Tu l'as dit... répondit François. Ce chat est incroyable, j'ai même cru qu'il parlait.
- En tous cas, Sébastien avait dit vrai! Constata Odette. J'ai douté. J'ai cru qu'il s'était inventé une histoire pour se faire mousser...
- Moi aussi, dit l'ouvrier. Sauf qu'un gosse comme lui, finalement, ça ne ment pas. Il sait trop le prix de la vérité, hein ?
Odette ne répondit rien car le chat s'était retourné avant d'entrer dans la grange et il lui avait tiré la langue...Tiré la langue. Elle en était absolument sûre. Elle en aurait mis sa main à couper.



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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 66


Semaine 66


Onaké arriva à Roissy tôt le matin. Elle avait prévenu Guillaume de son arrivée en France sans lui préciser le jour. Elle voulait retrouver la vie parisienne seule, seule avec le souvenir des anciens concerts donnés à Pleyel, seule avec le souvenir du Kolonel, seule avec le souvenir de La Salle si attentif et dévoué, seule avec le souvenir, le plus vague de tous, de sa première rencontre avec Guillaume. 
Elle me récupéra au guichet des bagages spéciaux après avoir été chercher sa valise. On passa la douane où elle montra mon carnet de vaccinations et on arriva sur le trottoir où l'air frais et piquant du petit matin nous saisit. A cette heure matinale la file d'attente des taxis ne comptait même pas une dizaine de personnes. Le flux des voitures était rapide et on n'attendit pas plus de dix minutes pour être pris en charge. Onaké indiqua l'adresse au chauffeur. Elle avait loué un deux pièces rue Bonaparte, dans le quartier de Saint Germain des Prés. Elle réalisait un rêve. Quand elle était en tournée, c'était toujours le Kolonel qui choisissait les points de chute. Des hôtels  luxueux, de préférence sur la rive droite. Onaké avait toujours laissé faire sans vraiment donner son avis. Elle venait d'abord jouer et sa vraie maison, à Paris, c'était la salle Pleyel. La ville n'était qu'une toile de fond peu réaliste. Les gens qu'elle croisait était du métier, ce qu'elle mangeait était d'une bonne qualité standardisée. Parfois elle arrivait à traverser le décor dans une berline avec chauffeur qui la conduisait chez un couturier ou un chausseur heureux d'avoir pu faire le vide dans la boutique le temps qu'elle fasse ses achats. Maintenant, il n'y avait plus aucune affiche d'elle placardée dans les rues et elle allait marcher tranquillement dans un Paris qu'elle ne connaissait pas. Elle ferait son marché, elle irait boire un thé à la terrasse des cafés, elle pourrait déambuler dans les grands magasins, se perdre en bus et en métro. 

Le chauffeur de taxi s'arrêta devant le 51. Elle vit une jeune-femme qui attendait devant la porte cochère et qui se précipita pour ouvrir la porte du taxi :
- Elise Charles de l'agence Emperor. Bienvenue à Paris, Melle Kikoni.
Elle demanda en anglais si Onaké avait fait bon voyage. Elle prit ma gageotte et précéda Onaké jusqu'à l'ascenseur. L'appartement se trouvait au quatrième étage d'un vieil immeuble chic qui en comptait six. Le salon qui se poursuivait par la salle à manger était vaste et clair, meublé sobrement mais avec goût. Les tableaux aux murs, les rideaux, les lampadaires, tout était dans la tradition d'une bourgeoisie cossue et cosy. La chambre, la cuisine, les toilettes, était de la même veine. 
Quand les premières formalités furent réglées, Elise Charles s'éclipsa, proposant à Onaké de passer à l'agence quand elle le souhaiterait. Rien ne pressait pour signer la suite du contrat de location. Melle Charles referma la porte d'entrée  discrètement derrière elle et Onaké alla aussitôt s'affaler sur le canapé moëlleux du salon en prenant soin de me libérer au passage.
- A cause de toi, ce petit bijou a failli me passer sous le nez. J'ai dû verser une caution gigantesque mais je sais que tu es un amour de chat sage et propre. Viens mon petit tigre, viens.
Je sautais sur ses genoux et nous nous sommes endormis enroulés dans la couverture en mohair grenat que nous avions trouvé pliée sur le rebord du canapé. Quand nous nous sommes réveillés, l'horloge de la cuisine indiquait midi et quart. Onaké sortit le téléphone de son sac et jeta un coup d'oeil sur ses messages. Elle ouvrit celui  de Guillaume qui avait écrit en anglais :
Quelque chose me dit que tu es arrivée à Paris. Si c'est vrai, je suis tout à toi.
Onaké sourit. Elle avait oublié, le temps du voyage, qu'elle l'aimait tant. Elle se précipita sous la douche. Le monastère de Kishiba était  maintenant loin  et enfoui dans son coeur, à une place si secrète que rien ne pourrait jamais l'en déloger.






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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 65



Semaine 65

Chloé avait laissé courir le temps qui avait arrondi peu à peu son ventre. Elle n'était pas allé à l'enterrement de son père, n'avait pas revu son frère depuis des semaines, ni sa mère. Elle était recroquevillée dans son île comme une larve dans un cocon. Yannis s'occupait d'elle discrètement mais efficacement. Il lui avait vivement déconseillé de se rendre chez lui. Alors, le soir il restait au camping sous l'olivier centenaire qui bordait le quai du petit port et il attendait Chloé. Yannis vidait lentement une petite bouteille de vin blanc retsiné et il préparait pour sa protégée un jus de pêche crémeux dans un grand verre rempli de glaçon. 
L'été commençait à se défaire et le camping derrière eux était moins bruyant. Les nuits fraichissaient et Chloé se demandait quand lui viendrait l'envie de partir. Mais où aller ? L'Inde allait lui manquer, rien jamais ne remplacerait ce pays. Paris lui paraissait bien trop sage et formel sans compter que sa mère y vivait et que ça rendait cette ville peu accueillante. 
Avant l'Inde, Chloé avait vécu au Canada et elle se demandait si retourner à Vancouver n'était pas la solution. Ca serait un bon endroit pour y élever un enfant. Mais elle se disait en même temps qu'un enfant dont le père est mort et les grands-parents paternels peu désireux de le reconnaître, avait besoin des quelques membres de la famille qui lui restait : sa grand-mère Mameth et son oncle Guillaume. Chloé n'avait nullement la prétention de lui suffire. Elle se confiait à Yannis qui en connaissait un rayon question solitude. Il allait dans son sens et recommandait à Chloé de ne pas rester seule avec son enfant, de s'installer à Paris.
Ces soirées devenaient essentielles pour Chloé. Elle les attendait avec une impatience enfantine. Il lui tardait que le soleil décline sur la plage pour finir par plonger dans l'eau en emportant la clarté du jour. Elle se dépêchait alors de rassembler ses affaires et filait retrouver Yannis dans la petite cuisine vétuste qui avait servi autrefois. Quand elle arrivait, l'employé yougoslave et les deux jeunes albanaises qui le secondaient partaient s'installer dans la nouvelle batisse qui répondait aux critères d'hygiène européen et alimentait le snack du camping du matin jusqu'à minuit. Dans la vieille cuisine éclairée par une ampoule qui envoyait une lumière jaunasse, Yannis préparait une omelette, grillait des cotelettes, ou réchauffait un ragout de mouton aux aubergines et au pois. Le pain grec était un délice. Chloé s'installait et se faisait servir. Elle n'avait rien fait de ses journées, qu'attendre ce moment là. Elle se demandait comment cela était possible, comment elle avait pu passer des journées harassantes et nerveuses de Calcutta, à cette nonchalance. Elle pensait que c'était sa grossesse et tous les événements traumatisants de ces derniers mois qui la plongeait dans cette inaction et l'abandon d'une introspection exigente.

Un soir quand elle poussa la porte de la vieille cuisine, seul le Yougoslave était là, debout près de la fenêtre, le cendrier dans une main et la cigarette à la bouche. Quand il vit entrer Chloé, il écrasa sa cigarette et lui dit de s'asseoir. Il lui expliqua dans un anglais approximatif que Yannis avait eu un malaise et qu'il avait dû le conduire dans la matinée chez le médecin. Il avait conseillé du repos à son patron. Yannis était chez lui. Il lui conseillait de revenir demain pour prendre des nouvelles. Quand Chloé sortit du camping, une grande angoisse s'empara d'elle. Peut-être que si elle n'avait pas été enceinte elle aurait bouclé son sac, prit le bac pour rejoindre un bateau de nuit vers Pireus, sur l'île d'en face. Là, elle se sentait tout simplement perdue, incapable de regagner sa chambre et d'y passer la nuit, incapable aussi de fuir. Une idée obsédante l'accapara entièrement: il fallait qu'elle voit Yannis, qu'elle sache comment il allait. Ca ne pouvait pas attendre. Chloé retourna sur ses pas et retrouva le yougoslave dans la grande cuisine, avec les deux employées. Elle lui fit signe de sortir et une fois dehors le questionna:
  • Où habite Yannis exactement?
  • En haut du village, mais c'est pas une bonne idée d'y aller, mademoiselle.
  • Il faut m'y conduire.
  • Le patron va me renvoyer si je désobéis. Vous ne devez pas aller chez lui. Ce n'est pas bien pour une demoiselle.
  • Je m'en fiche... emmenez moi, sinon je vais me renseigner ailleurs au village et ça sera pire, non ?
Le gars réfléchit sans bouger puis dit :
  • Je l'appelle.
  • Non, rangez ce téléphone. Je dirai que c'est moi qui vous ai obligé. Il ne vous arrivera rien, croyez moi.
Le yougoslave partit en direction de sa moto garée derrière les batiments en lui faisant signe de le suivre. Chloé lui emboita le pas. Dix minutes plus tard, la moto s'immobilisa devant la porte d'entrée de Yannis Pantapoulos, devant une maison étroite au rez de chaussée éclairé et un escalier extérieur qui conduisait à l'étage.
  • Merci ! dit Chloé en tapant sur l'épaule du yougoslave. Merci beaucoup.
La moto redémarra aussi sec. Chloé poussa la porte sans hésiter. Yannis était attablé, torse nu, les yeux fermés, la tête inclinée en arrière. Il me caressait machinalement en disant :
  • Mon pauvre Bradpitt, ton maître ne sait plus où il va. La boucle est bouclée. Je vais payer et mourir.




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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 64



Semaine 64


Après l'enterrement de De Luppa, Mameth était revenue à Mallorca. A l'abri des murs de son enfance, elle avait eu le temps de tirer un trait sur sa vie passée avec Luppa. Elle avait remercié le ciel qu'il soit parti comme il était parti. Maintenant les beaux jours s'effilochaient et elle n'avait plus envie de rester dans ce coin perdu. Il fallait partir.


Mameth ferma la maison méthodiquement. Elle s'assura que les chambres étaient en ordre, les dessus de lit tirés à quatre épingles, les volets crochetés. Au rez de chaussé, elle épousseta une dernière fois les meubles du salon, tapa les coussins du canapé et les disposa avec soin le long du dossier. Roger finissait pendant ce temps de nettoyer la vieille cuisine. Plus rien ne restait sur le plan de travail et sur le buffet. La cafetière, le grille-pain, la bouilloire electrique, les journaux, les paquets entamés, tout avait été rangé ou jeté ou mis dans un sac à l'attention d'Ursule. Moi j'étais déjà enfermé dans ma cageotte et j'attendais le départ dans un coin du hall d'entrée.

Ursule arriva. Elle récupéra le sac contenant les paquets et écouta sans broncher les recommandations de sa soeur qui sonnaient comme des ordres : laisser les volets d'en haut entrouverts, venir ouvrir les fenêtres quand le temps le permet, ne pas oublier de bien fermer le portail... La liste n'en finissait plus. Ursule proposa de rester un peu après leur départ pour laisser sécher le carrelage de la cuisine. Il faisait une douce journée de fin d'été.
Comme à chaque fois que Mameth quittait Mallorca, un sentiment d'exil et de détresse s'emparait d'elle et toute son âme fredonnait une musique triste et désaccordée. Elle demanda à Roger de prendre le volant. Mameth installa ma cageotte à l'arrière en murmurant :
- Je t'aime si fort mon Lucien...
Je pense qu'elle voulait parler de quelqu'un d'autre qu'elle aimait très fort mais c'est mon nom qu'elle prononça. Elle répéta tout près de mes oreilles :
- Je t'aime si fort.

Ensuite elle ouvrit la portière avant et alla s'asseoir à coté de Roger. Elle se rendit compte qu'Ursule la regardait faire et attendait bras ballants en bas du perron. Mameth sortit de la voiture et alla vers sa soeur pour l'embrasser :
- J'étais ailleurs, excuse moi! Venir ou quitter Mallorca, c'est toujours un supplice pour moi, tu le sais bien... Je ne m'y ferai jamais.

Ursule fit oui de la tête pour lui signifier qu'elle comprenait mais en fait elle ne comprenait que très peu sa soeur et les méandres de sa pensée. 

Mameth embrassa sa soeur et re tourna s'asseoir à la place du mort.
Allons y ... dit-elle à Roger.
En démarrant Roger fit un signe à Ursule qui lui répondit. La voiture franchit doucement la grille. Sur la route Mameth resta silencieuse disant au revoir à l'enfance, à sa mère et aux souvenirs. Ils passèrent le pont de pierre, le château qui ressemblait étrangement à Moulinsart, l'allé de catalpas, le ruban de bitume qui montait vers la colline où se dressait la vieille grange recouverte de treille. De l'autre côté, on descendait vers la plaine et la vie normale. Quand ils approchèrent de l'autoroute, Roger osa ouvrir la bouche :
- Ca va ? Vous voulez vous arrêter quelque part pour boire un café.
- Non merci. Surtout pas. Roulez.
Quand le moteur ronronna en vitesse de croisière Mameth sans quitter des yeux la route annonça :
- Je vais partir en Indochine.
Roger ne répondit pas tout de suite.
- Au Vietnam, vous voulez dire...
- C'est ça. Appelez ça comme ça si vous préférez...
Un panneau d'autoroute annonçait : Paris 796 km.



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