Photo Claude Degoutte |
TAXI
Le taxi c'était une DS noire et blanche
qui filait vers le Nord.
C'était comme il y a longtemps,
quand mon père roulait sur la N treize
entre Martre et Roquefort
la visière de sa casquette US
face au Sud.
Le chauffeur avait mis une cassette
de chansons viets
et par les vitres ouvertes
on avalait l'odeur d'essence et de fumée.
C'était un peu comme un jour de Juin
sur la route bétaillère d'Alger
quand on allait rejoindre Tipasa
au bord de l'eau.
Saigon s'arrêtait derrière un vieux pont
quand la DS quittait l'asphalte.
La ville s'amenuisait dans le rétro
jusqu'à disparaître.
On roulait dans le silence retrouvé de la campagne
en évitant les ornières pleines de pluie,
on fendait des nuages de terre rouge,
on passait devant la maison mandarine
au toit de jade éventré.
Je regardais les magasins serrés et légers
comme des maisons de cartes à jouer,
avec leurs tabourets d'enfant
sur lequel une marchande assise s'éventait.
Ca sentait la feuille de bananier
après la voie de chemin de fer.
C'était au bout de cette allée
décorée de robes à volants fluo
et de boîtes en plastique,
de carrioles et de petits métiers
juste après le bois de cocotiers,
que tu pointais ton nez de petite anamite,
Clara,
pour voir de quoi le jour était fait.
Le taxi c'était une DS noire et blanche
qui filait vers le Nord.
C'était comme il y a longtemps,
quand mon père roulait sur la N treize
entre Martre et Roquefort
la visière de sa casquette US
face au Sud.
Le chauffeur avait mis une cassette
de chansons viets
et par les vitres ouvertes
on avalait l'odeur d'essence et de fumée.
C'était un peu comme un jour de Juin
sur la route bétaillère d'Alger
quand on allait rejoindre Tipasa
au bord de l'eau.
Saigon s'arrêtait derrière un vieux pont
quand la DS quittait l'asphalte.
La ville s'amenuisait dans le rétro
jusqu'à disparaître.
On roulait dans le silence retrouvé de la campagne
en évitant les ornières pleines de pluie,
on fendait des nuages de terre rouge,
on passait devant la maison mandarine
au toit de jade éventré.
Je regardais les magasins serrés et légers
comme des maisons de cartes à jouer,
avec leurs tabourets d'enfant
sur lequel une marchande assise s'éventait.
Ca sentait la feuille de bananier
après la voie de chemin de fer.
C'était au bout de cette allée
décorée de robes à volants fluo
et de boîtes en plastique,
de carrioles et de petits métiers
juste après le bois de cocotiers,
que tu pointais ton nez de petite anamite,
Clara,
pour voir de quoi le jour était fait.
Marie Bataille
les "Lundi Chou Farci" sont sur
"Lundi Clafouti" sur : http://checkthis.com/5c7e
et les "Lundi Ravioli" sur http://checkthis.com/hjxx
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