Photo Claude Degoutte |
Le dernier haiku de Maître Yutaka.
Trois lignes d'encre sur une feuille de papier pour dire la beauté du
monde. Le vieux Maître Yutaka a terminé son recueil de poèmes. Il peut
s'assoupir dans son grand fauteuil bleu.
Il rêve que l'éditeur lui enverra un chèque conséquent. Il rêve que la poche intérieure de sa veste sera pleine de billets et qu' il fera enfin ce qu'il rêve de faire depuis plusieurs années.
Il descendra l'avenue des pommiers en fleurs et donnera au mendiant qui dort sur un tapis de bambou effiloché un billet de 2000 yens et il glissera encore 1000 yens sous le collier du vieux chien qui dort près de lui sous une ombrelle.
Il achètera ensuite une énorme glace à la fleur de lotus pour la petite Miwa qui n'a jamais vu la mer et attend sur un banc son père ivre au coin du bar.
Il ira derrière le temple d'Asakusa dans la vieille rue aux maisons basses et déjeunera d'un bol d'anguilles grillées en prenant tout son temps.
Plus tard il fera signe à un taxi et lui demandera de le conduire au parc de Shakujii. Il restera assis une petite heure sur son banc préféré et fumera la première cigarette interdite qu'il aura malicieusement volée sur le comptoir du restaurant, dans le paquet d'une jeune punkette qui avait une araignée verte tatouée dans le cou.
Il cherchera une supérette et achètera la meilleure bouteille de saké.
Il reprendra un taxi et partira voir son vieil ami Mukay qui ne sort plus depuis longtemps. Lui et le conducteur du taxi se chargeront de descendre l'ami de son huitième étage et l'aideront à s'installer sur la banquette arrière. Ils iront boire la bouteille de saké, à Nishi-Ogikubo, là où ils se sont rencontrés la première fois. Ils regarderont les milans voler au dessus des rochers qui surplombent la mer.
Quand il aura raccompagné Mukay chez lui, il se fera conduire à Ginza pour acheter une très chère et très belle paire de chaussures italiennes en pensant au beau roman suédois qui portait ce titre.
La journée bien remplie, il sera alors l'heure de rentrer.
Il rêve que l'éditeur lui enverra un chèque conséquent. Il rêve que la poche intérieure de sa veste sera pleine de billets et qu' il fera enfin ce qu'il rêve de faire depuis plusieurs années.
Il descendra l'avenue des pommiers en fleurs et donnera au mendiant qui dort sur un tapis de bambou effiloché un billet de 2000 yens et il glissera encore 1000 yens sous le collier du vieux chien qui dort près de lui sous une ombrelle.
Il achètera ensuite une énorme glace à la fleur de lotus pour la petite Miwa qui n'a jamais vu la mer et attend sur un banc son père ivre au coin du bar.
Il ira derrière le temple d'Asakusa dans la vieille rue aux maisons basses et déjeunera d'un bol d'anguilles grillées en prenant tout son temps.
Plus tard il fera signe à un taxi et lui demandera de le conduire au parc de Shakujii. Il restera assis une petite heure sur son banc préféré et fumera la première cigarette interdite qu'il aura malicieusement volée sur le comptoir du restaurant, dans le paquet d'une jeune punkette qui avait une araignée verte tatouée dans le cou.
Il cherchera une supérette et achètera la meilleure bouteille de saké.
Il reprendra un taxi et partira voir son vieil ami Mukay qui ne sort plus depuis longtemps. Lui et le conducteur du taxi se chargeront de descendre l'ami de son huitième étage et l'aideront à s'installer sur la banquette arrière. Ils iront boire la bouteille de saké, à Nishi-Ogikubo, là où ils se sont rencontrés la première fois. Ils regarderont les milans voler au dessus des rochers qui surplombent la mer.
Quand il aura raccompagné Mukay chez lui, il se fera conduire à Ginza pour acheter une très chère et très belle paire de chaussures italiennes en pensant au beau roman suédois qui portait ce titre.
La journée bien remplie, il sera alors l'heure de rentrer.
Le
vieux maître Yukata sent maintenant qu' un sommeil très profond lui
cloue les paupières et il ne sait pas s'il se réveillera. Tous ces rêves
resteront peut-être éternellement suspendus au dessus du fauteuil bleu
où il s'est endormi, avec son âme, elle aussi envolée par dessus le
brouhaha de la vie.
Toutes les chroniques "Lundi Ravioli" sont sur
http://checkthis.com/hjxx
http://checkthis.com/hjxx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire