Photo Claude Degoutte |
Proverbes.
Quelque part sur les hauteurs des terres de l'Angola se
réunissent des
centaines de petites rivières qui vont devenir, en se rencontrant au
hasard de longues promenades tortueuses, le fleuve Okavango. Et le
fleuve Okavango, fils de ses petites rivières, n'a jamais pensé à la
mer. Il ne s'est jamais dit que c'est par là qu'il devait aller pour
finir sa vie. Il a pensé à l'autre côté de la mer,
il a pensé au désert. Il est parti à travers la Namibie jusqu'au
Botswana vers le désert de Kalahari. Et puis quand il a vu le désert, il
ne s'y est pas laissé prendre d'un coup par le sable assoiffé. Non. Il a
pris le temps de donner son âme à chaque parcelle inculte, il a pris le
temps de se dédoubler et d'avancer en furetant, donnant de l'eau par ci
par là, créant sur son passage une multitude d'oasis peuplées de
baobabs, d'acacias, de palmiers et de papyrus, d'éléphants, de
crocodiles, de cobelechwes, d'hippopotames, de tentales et autres
oiseaux. Alors, seulement après avoir abreuvé toutes ces terres
assoiffées, il pensa que sa vie de fleuve avait été bien remplie et
qu'il pouvait mourir puisqu'il était devenu delta en plein désert,
puisqu'il avait pu ouvrir des centaines de bras porteurs d'eau sur une
terre qui aurait du être stérile.
J'ai lu cette histoire dans un bel Album acheté trois francs six sous à l'étalage d'une solderie installée sur le trottoir. J'ai pensé à notre nouveau président et je me suis dit que si les étrangers pouvaient voter dans nos mairies, ils auraient beaucoup d'histoires incroyables à nous raconter. Des choses que nous savions autrefois mais que nous avons mis de côté. Par exemple, que tous les chemins mènent à Rome, que tout ne coule pas de source, que les petits ruisseaux font les grandes rivières, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, que la vie a plus d'un tour dans son sac, qu'avec la foi on peut déplacer des montagnes, qu'il ne faut pas dire : fontaine je ne boirai pas de ton eau... Bref, qu'il ne faut pas toujours regarder la vie par le petit bout de la lorgnette.
Marie Bataille
J'ai lu cette histoire dans un bel Album acheté trois francs six sous à l'étalage d'une solderie installée sur le trottoir. J'ai pensé à notre nouveau président et je me suis dit que si les étrangers pouvaient voter dans nos mairies, ils auraient beaucoup d'histoires incroyables à nous raconter. Des choses que nous savions autrefois mais que nous avons mis de côté. Par exemple, que tous les chemins mènent à Rome, que tout ne coule pas de source, que les petits ruisseaux font les grandes rivières, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, que la vie a plus d'un tour dans son sac, qu'avec la foi on peut déplacer des montagnes, qu'il ne faut pas dire : fontaine je ne boirai pas de ton eau... Bref, qu'il ne faut pas toujours regarder la vie par le petit bout de la lorgnette.
Marie Bataille
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