Photo Claude Degoutte |
La
porte du lycée fermera à 8h25 pile! Hector me fait penser à ces
matadors qui font toujours une passe de plus pour épuiser le
taureau. Le taureau c'est moi. Moi qui rumine quelques biscottes
beurrées sous l'horloge du coin repas.
Toutes
les cinq minutes, Hector demande à l'horloge parlante combien de
temps il lui reste pour se pommader comme un marquis du XXIème et
encroûter finement sa coiffure new beattle manga. L'horloge parlante
c'est moi. L'horloge menace de ne plus répondre mais craint
l'inconscience et l'insatiable coquetterie d'Hector qui préfèrerait
une heure en permanence plutôt que d'arrivée la frange mal
positionnée.
Bref,
le taureau et l'horloge, au fil des matins, s'épuisent. Les
biscottes restent coincées dans la trachée, les dents grincent, les
propos se durcissent et manquent de civilités. Je voudrais comme
Stéphane Eicher "déjeuner en paix".
Enfin
ce matin la porte claque pour un départ précis à 8 heures. Le
silence revient. La grille des mots croisés refait surface et me
lance un appel: "Retard" en huit lettres.... Alerte rouge!
Je pense à Hector qui doit faire maintenant son tiercé gagnant avec
les bus: le 68, 38, 88 ou 62, 68, 38. Ce matin il risque gros, il a
perdu dix bonnes minutes devant le miroir à cause d'un imprévisible
bouton.
C'est
la radio qui me l'annonce : 8h25. Voilà tout est fini, les dés sont
jetés. Le marquis Hector de Seconde D à la mèche enduite de cire
à l'huile de kukui a t-il pu franchir la grille du lycée avant le
gong? Mon thé est tiédasse. Il faudra un sérieux coup de
micro-ondes pour désengorger avec du darjeeling brûlant le stress
du cadran.
également sur http://checkthis.com/hjxx
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hum... plutôt que d'arriver ... ER...
RépondreSupprimermais ça rappelle confusément qqchose, c't'histoire de stress du cadran...