Photo Claude Degoutte |
Jubilation
Maintenant, je sais. Quand Loulou mon chat sera bicentenaire, sourd et
presqu'aveugle et qu'il fermera définitivement les yeux, roide sur les
pages du Monde ou de Libé, je sais qu'au lieu de pleurer toute les
larmes de mon corps, j'irai voir un taxidermiste et je transformerai sa
dépouille en cerf-volant ou en u.l.m. Un artiste hollandais vient de
faire ça. Si c'est un peu glauque, ça part certainement d'un bon
sentiment. Il expliquait son geste à un journaliste qui était venu
assister au décollage en direct, mais malheureusement je ne comprends
rien à ce que disent les sujets de la reine Juliana....
Juliana, justement pouvait aller se rhabiller et se rechapeauter. La reine des reines, en cette semaine de Jubilé, c'était Elisabeth d'Angleterre en train de remonter la Tamise sur sa barge royale comme Pharaon glissait autrefois sur le Nil... En réfléchissant, ce week-end, moi aussi, avec mes enfants et mon prince consort, j'ai été sacrée reine: reine des Mères, reine des Fifilles et Belles-Filles, reine des Pommes... Du coup, pour entamer cette semaine dignement, plutôt que de me rendre au bureau, sous terre et faite comme un rat, je me suis dit que je voguerai bien sur la Seine. Je méritais bien un coup de barge républicaine. Mais arrivée sur le quai, à Bibliothèque Mitterrand, eh bien, des clous! J'ai attendu en vain les bateaux Voguéo qui desservaient l'an dernier une dizaine de stations de Maison Alfort jusqu'à la Gare Austerlitz. Un type qui nettoyait le pont de sa péniche Jazz-Club m'a expliqué que l'étude expérimentale sur les déplacements fluviaux dans la capitale était terminé et ne reprendrai qu'en 2013. Il m'a appelée "ma p'tite demoiselle" et en attendant m'a conseillée le bus, "comme tout le monde".
Je me suis dit qu'il fallait peut-être commencer par le commencement. A la pause déjeuner je chercherai sur Internet une modiste digne de ce nom et une bonne vieille couturière pour me tailler un strict petit 7/8ème. Après, on verrait... Un sac à main à fermoir et des escarpins assortis, peut-être. Quand la compagnie daignera remettre à l'eau ses bateaux navette, je serai fin prête. Le jean, la casquette rasta, la veste en cuir et le sac besace, tout ça au placard. Tout ça pour plus tard, quand je serai octogénaire et que je ferai du Street Art en lâchant mon chat gonflé à l'hélium au dessus des toits de l'Académie Française.
Juliana, justement pouvait aller se rhabiller et se rechapeauter. La reine des reines, en cette semaine de Jubilé, c'était Elisabeth d'Angleterre en train de remonter la Tamise sur sa barge royale comme Pharaon glissait autrefois sur le Nil... En réfléchissant, ce week-end, moi aussi, avec mes enfants et mon prince consort, j'ai été sacrée reine: reine des Mères, reine des Fifilles et Belles-Filles, reine des Pommes... Du coup, pour entamer cette semaine dignement, plutôt que de me rendre au bureau, sous terre et faite comme un rat, je me suis dit que je voguerai bien sur la Seine. Je méritais bien un coup de barge républicaine. Mais arrivée sur le quai, à Bibliothèque Mitterrand, eh bien, des clous! J'ai attendu en vain les bateaux Voguéo qui desservaient l'an dernier une dizaine de stations de Maison Alfort jusqu'à la Gare Austerlitz. Un type qui nettoyait le pont de sa péniche Jazz-Club m'a expliqué que l'étude expérimentale sur les déplacements fluviaux dans la capitale était terminé et ne reprendrai qu'en 2013. Il m'a appelée "ma p'tite demoiselle" et en attendant m'a conseillée le bus, "comme tout le monde".
Je me suis dit qu'il fallait peut-être commencer par le commencement. A la pause déjeuner je chercherai sur Internet une modiste digne de ce nom et une bonne vieille couturière pour me tailler un strict petit 7/8ème. Après, on verrait... Un sac à main à fermoir et des escarpins assortis, peut-être. Quand la compagnie daignera remettre à l'eau ses bateaux navette, je serai fin prête. Le jean, la casquette rasta, la veste en cuir et le sac besace, tout ça au placard. Tout ça pour plus tard, quand je serai octogénaire et que je ferai du Street Art en lâchant mon chat gonflé à l'hélium au dessus des toits de l'Académie Française.
Marie Bataille
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