Photo Claude Degoutte |
Voyages, voyages...
Il y a des noms qu'on murmure pour partir loin, sans bouger de sa
chaise. Ces noms de lieux, on les a entendus, on sait qu'on ne les verra
sans doute jamais, qu'on ne saura jamais de quoi sont faites leur
rues, leurs horizons, leurs lumières, mais, peu importe, on se souvient
d'un film, on a lu un roman, on a rencontré un baroudeur célibataire,
une globe trotteuse libérée ou un inconsolable exilé, on a joué au loto.
Un de ces noms est resté dans notre mémoire comme une douceur à
déguster quand il pleut, quand bébé pleure pour la quatrième nuit
consécutive, quand ça coince sur le boulevard, quand ça sent mauvais
dans le bus, quand Julot devient lourd et quand tout le monde me donne
tort à l'anniversaire de l'oncle Antoine. Kuala-Lumpur, Tombouctou, La
Havane, Cotonou, Livingstone, Zanzibar, ces mots se disent comme la
promesse d'une vie hors du commun, comme un espoir secret. Dans cette
liste nous avons notre préféré, celui qui nous fait redevenir la
petite-fille rebelle déguisée en Davy Crockett quand on jouait en Mai 68 avec les cousins du Périgord.
Crab Hill, Belo Horizonte, Vancouver, Montevideo, Ventiane, ces noms de villes lointaines se murmurent comme des prénoms chéris, comme des amours perdus et inconsolables, comme des prières irréalisables de jeunes filles. Dans cette litanie, pas de pays, pas de nord, pas de sud, pas de continents, rien qu'un endroit sans carte, seulement une impression vague et tenace comme quand on se réveille avec le souvenir d'avoir rêvé.
Hiroshima, Katmandou, Honolulu, Pago-Pago, Acapulco, Adélaïde, des villes pour raconter des histoires très tristes, des îles perdues, des chanteurs d'opérettes, des paréos et du sable blanc, des sentiers qui montent vers le ciel, des paysages renversants et le sentiment que la terre et les peuples sont de sacrés poètes quand ils oublient de s'étriper.
Crab Hill, Belo Horizonte, Vancouver, Montevideo, Ventiane, ces noms de villes lointaines se murmurent comme des prénoms chéris, comme des amours perdus et inconsolables, comme des prières irréalisables de jeunes filles. Dans cette litanie, pas de pays, pas de nord, pas de sud, pas de continents, rien qu'un endroit sans carte, seulement une impression vague et tenace comme quand on se réveille avec le souvenir d'avoir rêvé.
Hiroshima, Katmandou, Honolulu, Pago-Pago, Acapulco, Adélaïde, des villes pour raconter des histoires très tristes, des îles perdues, des chanteurs d'opérettes, des paréos et du sable blanc, des sentiers qui montent vers le ciel, des paysages renversants et le sentiment que la terre et les peuples sont de sacrés poètes quand ils oublient de s'étriper.
Marie Bataille
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire