Photo Claude Degoutte |
L'été grec
Ruiné, critiqué, vilipendé, à bout de souffle, le pays du
Parthénon, d'Ulysse, d"Agamemnon, d'Egée et de l'Olympe fait honte à
l'Europe....
Pourtant dans le dédale des Cyclades, sans doute en souvenir de l'Odyssée, les petites îles restent tranquillement posées sur l'eau. Sur mon île rien n'a changé. Elle a gardé le ciel infini ou, la nuit, la pleine lune se pose comme une hostie, une lune si énorme qu'il n'y a pas besoin de fusée pour y aller. Elle a gardé les lauriers en fleurs, les bougainvilliers flamboyants, ses maisons blanches et carrées comme des morceaux de sucre, sa plage bordée de tamaris, ses chemins de terre poudreuse et ses collines battues par le vent quand il souffle. Ma petite île continue de respirer comme avant, en crachant son haleine brûlante tétée au soleil. Le matin on est réveillé par le bruit d'une moto, le cri d'une vieille.ou la conversation aigüe d'une cloche .
Paris, Bruxelles, l'Europe, les sommets, les communiqués, lui passent au dessus, comme un petit nuage de chaleur qui n'éclate jamais. Pendant que les hommes d'affaires comptent l'argent de leur bourse, calculent leur avenir, pèsent leurs sacs de farine, mon île posée sur l'eau accueille l'été, comme l'enfant béni des Dieux qu'on recoiffe d'un geste tendre. Le savoir vivre, le bonheur d'être, ça ne se commande pas!
On boit l'ouzo jusque tard dans la nuit, on déjeune à la taverne et les vieilles en noir prennent le frais devant la porte à la tombée du jour. En noir, il n'y a pas que les vieilles veuves... Il y a aussi le pope qu'on aperçoit de temps en temps à la croisée des chemins!
Pourtant dans le dédale des Cyclades, sans doute en souvenir de l'Odyssée, les petites îles restent tranquillement posées sur l'eau. Sur mon île rien n'a changé. Elle a gardé le ciel infini ou, la nuit, la pleine lune se pose comme une hostie, une lune si énorme qu'il n'y a pas besoin de fusée pour y aller. Elle a gardé les lauriers en fleurs, les bougainvilliers flamboyants, ses maisons blanches et carrées comme des morceaux de sucre, sa plage bordée de tamaris, ses chemins de terre poudreuse et ses collines battues par le vent quand il souffle. Ma petite île continue de respirer comme avant, en crachant son haleine brûlante tétée au soleil. Le matin on est réveillé par le bruit d'une moto, le cri d'une vieille.ou la conversation aigüe d'une cloche .
Paris, Bruxelles, l'Europe, les sommets, les communiqués, lui passent au dessus, comme un petit nuage de chaleur qui n'éclate jamais. Pendant que les hommes d'affaires comptent l'argent de leur bourse, calculent leur avenir, pèsent leurs sacs de farine, mon île posée sur l'eau accueille l'été, comme l'enfant béni des Dieux qu'on recoiffe d'un geste tendre. Le savoir vivre, le bonheur d'être, ça ne se commande pas!
On boit l'ouzo jusque tard dans la nuit, on déjeune à la taverne et les vieilles en noir prennent le frais devant la porte à la tombée du jour. En noir, il n'y a pas que les vieilles veuves... Il y a aussi le pope qu'on aperçoit de temps en temps à la croisée des chemins!
Mais depuis ce matin, deux nouvelles hirondelles sont apparues. Pendant
que je sirotais mon expresso à la terrasse d'un café du port, j'ai vu
passer deux ombres noires voilées de la tête au pieds. Deux jeunes
jumelles jamais vues dans les ruelles envahies, l'été, par des
baigneuses scandinaves recouvertes de courts tissus pastels et
transparents, ornés de fines dentelles. Les deux ombres noires
rejoignaient un luxueux 4x4 aux vitres teintées garé plus loin qui
allait sans doute les ramener dans une des somptueuses villas perchées
sur les collines, à l'écart du village. Elles allaient d'un pas léger. Il faut dire que même en plein soleil au bord de l'eau, il fait moins
chaud l'été, sur une île grecque, qu'à Dubaï ou Riyad !
Marie Bataille
les "Lundi Clafouti" sont sur : http://checkthis.com/5c7e
et les "Lundi Ravioli" sur http://checkthis.com/hjxx
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