" MARIE BATAILLE auteur littérature jeunesse, livres pour enfants, presse, roman feuilleton: février 2014

ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 51


Semaine 51

Soros était sous le vent. Le meltémi s'était levé. Il soufflait fort et les plages étaient balayées par le sable. Les tamaris s'ébouriffaient dans tous les sens et quand on sortait de l'eau, on avait vite la chair de poule. La seule plage abritée restait celle du camping. On pouvait se blottir à l'abri des dunes et sentir le soleil taper en toute quiétude.
Chloé pensa que c'était le jour idéal pour aller faire un tour au camping et voir Yannis.
Quand sa mère lui téléphonait pour prendre de ses nouvelles, Chloé ne mentionnait jamais ses rencontres avec lui. Elle parlait de la chaleur, du soleil qui anesthésiait sa
tristesse, de son corps qui se modifiait lentement, de son frère qui s'occupait des affaires indiennes et qui avait fait un voyage au Japon incompréhensible, suivi d'un détour tout aussi incompréhensible par Venise. Il devait cacher quelque chose, une histoire alambiquée, un plan cul délirant comme il en avait parfois. D'ailleurs qu'était devenue la russe que le père arrosait de champagne, de caviar et d'euros ?

Chloé quitta sa chambre vers dix heures. Dans les rues étroites du village, il faisait chaud. Le vent ne pénétrait pas dans le dédale des maisons basses. C'est quand elle arriva au port qu'elle sentit les premières rafales. La mer était écumante et agitée. Elle longea le port et s'engagea sur la petite route qui filait vers les dunes. Dix minutes plus tard, elle arriva au camping et pénétra dans l'enceinte qui comptait plusieurs dizaine de petites tentes légères. Le long du mur qui cernait l'enclos, des cabanes
en bambou s'adossaient aux pierres, protégeant les plus démunis. A cette heure là, il n'y avait pas un bruit dans la place. Tous les campeurs dormaient, couchés et endormis depuis peu. Chloé repéra vite le restaurant qui s'abritait sous des canices, contre le mur opposé, pas très loin des sanitaires construits en dur. Le lieu était désert.
Elle s'asseya à une table où était posé une carte de restauration. Un grand type qui parlait l'anglais en roulant les r se présenta pour la servir.
Elle commanda des oeufs au bacon, un thé, une petite bouteille d'eau fraiche et une coupe de fruits frais au yoghourt. Avant que le garçon ne s'éclipse elle lui demanda si Yannis était là. L'homme répondit que oui. Elle ne rajouta rien. Quelques secondes plus tard, Yannis Pantapoulos se présenta fièrement, écarta une chaise après lui avoir
demandé si elle permettait. Il était arrivé en tenant à la main un grand verre de café frappé.
- Ca me fait vraiment plaisir de vous voir.
- Il y a beaucoup de vent, aujourd'hui et on m'a conseillé votre plage.
- Bon conseil. Ici dans les dunes vous serez à l'abri et la plage étant très fermée, vous n'aurez pas une vague.
- Et puis, ajouta Chloé, ça me faisait plaisir de venir vous rendre visite.
Yannis lui sourit et répondit
- Et moi, ça me fait toujours plaisir de vous voir. Ca me rajeunit. Ca me rappelle ma jeunesse, ma rencontre avec votre mère... Remarquez, ce n'est pas vraiment ce qui m'est arrivé de mieux dans ma vie, la rencontre avec Mameth. Elle ne doit même pas savoir ce que notre rencontre a provoqué. Le drame qui a suivi et qui me poursuit encore. Un autre type que moi aurait quitté cette île et serait parti loin. Moi je
suis resté et j'ai payé tous les jours ma dette.
- Que s'est-il passé ? Demanda Chloé, incisive.
- Vous voulez vraiment le savoir. Accrochez vous.
Yannis raconta toute l'histoire. Chloé mangeait ses oeufs et sa coupe de fruits comme si Mameth était une personne qui comptait peu. Ca ne l'étonnait guère qu'elle ait pu provoquer une telle catastrophe dans la vie de cet homme. Mameth était un danger public. Chloé avait toujours pensé ça de sa mère et ça lui avait toujours fait terriblement peur.
Elle avait toujours été terrorisée par sa mère. Ce qu'elle entendait, la rassurait. Elle avait eu donc raison d'avoir peur de cette femme qui déchaînait des cataclysmes.
- Je ne pense pas qu'elle soit au courant, sinon elle ne m'aurait jamais conseillé de venir me reposer ici après ce qui venait de m'arriver.
- Moi, j'ai parfois souhaité qu'elle revienne passer des vacances ici. Mais si elle était revenue et si j'étais retourné avec elle, les gens d'ici l'auraient tuée. Alors j'ai
finalement prié pour qu'elle ne revienne jamais. Perdre une femme me suffisait, pas besoin de deux. J'ai imaginé qu'elle avait épousé un type à l'aise qui lui faisait une vie dorée. Parce qu'elle était vraiment belle et désirable.
- Même pas, répondit Chloé. Elle a épousé un artiste peintre espagnol fauché qui faisait la java et elle aimait ça.
Mon frère et moi avons été trimballés par monts et par vaux. Ensuite mon père a commencé à être un peintre apprécié et reconnu. Maintenant, il est a l'abri du besoin. Mameth l'a quitté il y a plusieurs années. Ils ont continué à se voir de temps en temps. Mon père habitait le 14ème et ma mère le 17ème. Depuis l'an dernier mon père est parti vivre en Espagne, dans un monastère. Il est malade. Alzheimer.
- Vous ne vous entendez pas, hein, avec Mameth ? Demanda Yannis en se passant la main dans les cheveux. Pourquoi ?
- Elle a toujours préféré mon frère et....
- Et quoi ? Insista Yannis Pantapoulos
- Elle m'a toujours fait peur. Je l'ai toujours sentie capable du pire.
Yannis se leva et serra Chloé dans ses bras.
- Moi, je vous aime bien. Vous lui ressemblez tellement et vous êtes tellement différente. Il faut que je retourne dans les cuisines. Ils ne vont plus tarder à se lever. Il désigna du menton les tentes silencieuses. Un soir nous dinerons ensemble. Pas ici. Sur l'île d'en face. Je vous tiendrez au courant. Allez vous installer. Yannis montra
du doigt les dunes. Revenez manger et boire quand vous voulez.
En foulant le sable doux, extrêmement doux des dunes, Chloé se rendit compte qu'elle était partie sans payer son petit-déjeuner.


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Roman feuilleton : 50ème semaine


Semaine 50

Finalement, suite à l'enquête ordonnée par le juge pour enfant, Sébastien avait été placé par la Dass, dans une famille d'accueil. Je pensais à lui, à la promesse que je lui avais faite de lui rendre visite mais je n'avais aucune idée de l'endroit exact où l'enfant se trouvait.
Je m'en voulais. Il devait m'attendre. C'est un soir où je réfléchissais dans le jardin de Mallorca où m'avaient trainé Roger et Mameth, que j'entendis bruisser les hautes herbes derrière le bosquet de pins. Ronrono apparut plus beau encore que d'habitude.
- Maitre ! Que me vaut votre visite ?
- Le Petit, Lucien, le Petit. Il t'attend depuis plusieurs jours.
- Oh, maître, j'y pensais justement! Je me demandais comment faire pour aller le voir ? Je ne sais même pas où il crèche !
- Moi, je sais, Lucien. Mais c'est si loin d'ici, que nous serions morts d'épuisement avant d'y arriver.
- Que comptez vous faire, alors, cher Ronrono ?
- Prendre le chemin du ciel, des étoiles, celui que je t'ai fait prendre de temps en temps. Celui qui est réservé aux Maitres Chats. Nous gagnerons de précieuses heures. Le Petit est malade. Une mauvaise grippe qui a dégénéré, la visite de sa mère qui s'est mal passée, bref, il faut y aller sans tarder. Les gens chez qui il se trouve sont très
gentils, tu pourras rentrer facilement dans la maison... Prêt, Lucien ?
Alors en route. Comme tu n'es pas endormi, ça va être très difficile de te faire parvenir jusqu'au chemin des étoiles. Surtout pendant la montée ne t'arrête pas. Suis moi, quoiqu'il arrive. Ne te laisse pas distancer....
- Oui, Ronrono. Je ferai comme vous avez dit.

Je suivis Ronrono qui escalada le haut mur qui encerclait la propriété. Nous avons pris le chemin en direction du centre du village. Arrivés à l'église, nous avons commencé une périlleuse escalade jusqu'au clocher.
Au sommet, Ronrono me demanda de lui mordre la queue et ne plus la lâcher jusqu'à ce qu'il me le demande. En équilibre sur le faite du toit pointu, Ronrono sauta dans le vide et m'emporta. Au lieu de nous écraser, on monta vers le croissant de la lune. Le ciel était pur, le chemin des étoiles nous apparut, clairement tracé. On grimpa à une
vitesse folle jusqu'à la première étoile. Ronrono s'y posa et me demanda de lui lâcher la queue.
- Voilà, Lucien. Le plus dur est fait. Maintenant quoiqu'il arrive tu me suis.
- Oui maître. Je vous suis.

Toutallait très vite. J'avais l'impression que nous étions aspiré par une force invisible qui nous faisait glisser sur le chemin suspendu et invisible pour d'autres que nous. Soudain on rentra dans une nuit épaisse. Sur les nuages, il y avait la vie d'en bas. Il y avait le pays où j'étais né, la ferme, l'odeur de l'étable, des vaches, du purin, l'odeur des prés verts, du foin coupé et sur un petit muret au soleil, il y avait ma mère et un de mes frères. Ma mère me vit passer et me reconnut. Ses yeux s'écarquillèrent. Elle miaula. Elle me demanda des nouvelles, de m'arrêter. Mais je ne pus que lui répondre:
- Impossible, ma mère chérie. Je dois suivre Ronrono.... Ronrono, s'il vous plaît, peut-on s'arrêter cinq minutes ?....
Mais Ronrono fit la sourde oreille. Peut-être n'entendait-il rien. Je venais à peine de me poser cette question que je vis alors ma mère disparaître et en suivant les pas de mon maître, un grand chagrin m'envahit. Que se serait-il passé si j'avais désobéi et si je m'étais arrêté ? Je finissais à peine de m'interroger que j'aperçus le petite chatte
Chaussette sur la plage de Soros. Elle aussi me regarda passer si étonnée de me revoir qu'elle arrêta de se lécher. Elle souriait et me miaulait gentiment de venir.
- Impossible, demoiselle, je suis chargé de mission !
- Oh !! Ca ne m'étonne pas. Tu as toujours mieux à faire que de passer du temps avec moi, pauvre imbécile !
Je n'aimais pas être insulté mais je n'avais pas le temps de répondre.
Ronrono traçait la route. Ensuite je vis un oiseau prisonnier dans une cage, un poisson échoué sur le sable qui demandait de l'aide, une souris adorable qui sculptait du fromage et me regardait comme si j'étais la huitième merveille du monde. Je ralentis. Mais l'ombre de Ronrono faillit m'échapper et j'eus la peur de ma vie. Je dus me battre contre un courant d'air violent pour me remettre dans son sillage à quelques pas de lui. Et puis le ciel redevint clair. La lune réapparut, le chemin des étoiles aussi. Ronrono s'arrêta et se retourna.
- Je ne sais pas ce que tu as vu, Lucien, mais c'est bien, tu n'as pas perdu le Nord.
J'ai toujours su que tu étais un chat digne de mon estime. Un grand chat. Un jour, toi aussi tu seras passeur. J'appuierai la demande personnellement. On est arrivés. On va descendre. Mets toi sur mon dos, s'il te plaît.
- Ronrono, ce que vous me demandez me gêne beaucoup....
- Blablabla ! Mets toi sur mon dos, allez ouste.
J'avais l'impression de monter un guépard. La dernière étoile s'enfonça lorsqu'on s'y posa et la descente fut vertigineuse. On atterrit dans un champs de tournesols que l'on coucha sur une bonne dizaine de mètres.
Ronrono me montra la maison où je devais me rendre. C'était une petite ferme au bout du chemin qui menait aux champs. Il ne pouvait pas m'accompagner davantage.
- Va vite! Me dit-il simplement.
Ronrono disparut aussitôt. Je filais vers la ferme et quand je fus arrivé dans la cour, il y avait du remue-ménage. Une grosse voiture blanche, la malle arrière ouverte, attendait. Je vis alors sortir de la cuisine deux infirmiers en blancs qui tenaient un brancard , suivi par une dame affolée qui portait une petite valise. Au milieu des draps blancs je reconnus le visage de Sébastien mangé par la fièvre. Je bondis sur le
brancard. La dame poussa un cri. Le Petit ouvrit les yeux et me reconnut:
- Le Chat ! Cria-t-il. Mémère c'est mon chat! Je ne vais pas mourir alors, puisque mon chat est revenu, hein , Mémère ?
- Mais non, mon garçon! Tu es solide, tu vas t'en sortir...
La femme demanda aux brancardiers d'où je pouvais bien sortir.
- Ca fait deux jours qu'il parle de ce chat, figurez vous !
- Un pressentiment! S'exclama l'un d'entre eux. En tous cas, ça l'a réveillé. Vous qui aviez peur qu'il sombre dans le coma, ça va mieux, là!
- Tu m'attendras le chat? Me demanda Sébastien.
J'eus tout juste le temps de dire oui. On me poussa et on me chassa du brancard.
J'eus l'impression d'être arrivé quand il le fallait et d'avoir réussi ce que Ronrono attendait de moi.




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ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 49



Semaine 49

Onaké se réveilla. Le soleil dessinait une bande blanche dans l'entrebaillement des deux double-rideaux qui ne se rejoignaient pas parfaitement. Le plafond avait des moulures de fleurs autour du lustre en verre de Murano. Le mobilier vénitien était de couleur vert jade : l'armoire, les tables de chevet, la table, les deux fauteuils et le
petit bureau. Un autre rayon de lumière passait par la porte de la salle de bain mal fermée. Onaké se serra contre Guillaume qui dormait sur le ventre et trouva que sa peau sentait le caramel et le chocolat chaud. Sans ouvrir les yeux Guillaume posa son bras gauche autour de la taille d'Onaké et sourit aux anges. Pour Onaké c'était la première fois.
La première fois parce que c'était la première fois qu'elle avait désiré si fort qu'un homme s'empare d'elle, de son corps tout entier et de son esprit. Quand il l'avait embrassée dans le bateau-taxi qui les ramenaient de l'aéroport, elle avait éprouvé la naissance d'un bouleversement mais ils avaient dormi chacun dans leur chambre. Le
lendemain, ils avaient à s'occuper des cendres de François La Salle. Il fallut faire ouvrir le caveau de la famille Montebello et déposer l'urne sur le cercueil de Sandro. Avant, ils avaient été à la pointe de l'île,à l'endroit où le cimetière s'ouvre sur la lagune par une lourde grille en fer forgé, et ils avaient jeté dans l'eau une partie des cendres. Quand tout ce qu'avait demandé La Salles avait été fait, ils s'étaient recueillis devant la tombe et Guillaume avait posé son bras sur les épaules d'Onaké. Pour la protéger de la tristesse et de la mort.
Ils étaient repartis en vaporetto, retrouvant la foule des vénitiens et des touristes avec plaisir. Ils allèrent déjeuner derrière la place Saint Marc, dans un petite taverne planquée au fond d' une ruelle calme que Guillaume connaissait. Ils mangèrent de bon appétit des spaghetti à l'encre de seiche et al vongole. En fin d'après-midi ils rentrèrent au Lido, allèrent bras- dessus, bras-dessous jusqu'à la plage et mangèrent
de bonne heure dans un restaurant de la rue principale, un peu avant l'hôtel. Ils burent de vin blanc et mangèrent une glace en rentrant. Il avaient pris ce repas comme s'ils se connaissaient depuis toujours et en même temps ils savaient que cette journée resterait dans leur mémoire comme le commencement de leur histoire. Plus tard ils se souviendraient de chacune des heures. Onaké lui avait raconté simplement sa vie sévère de soliste courant le monde. Guillaume avait été un des premiers
témoins de ce désir de ne plus jouer. A l'époque très peu de personnes savaient le drame qui se tramait, les contrats qui allaient s'annuler, la rupture avec le kolonel et la fuite loin du monde. Et puis l'écriture dela symphonie. Elle réalisa tout à coup que c'est avec Guillaume qu'elle revenait au monde. Guillaume lui avait raconté sa vie sans
problème, excitante, voyageuse et libre. Quand il posa sa main sur celle d'Onaké en lui demandant :
- On rentre ?
Onaké répondit oui. Son coeur battait très vite. Comme le passage andante de la symphonie de Gio.
Quand ils arrivèrent devant le bureau de la réception de l'hôtel, Guillaume
demanda en italien s'il restait une grande chambre disponible donnant sur le jardin.
Le réceptionniste répondit que oui et sans attendre d'autres explications tendit la clé en disant:
- Ca sera la 24, Monsieur, deuxième étage à droite en sortant de l'ascenseur.
- Si elle nous convient je pense que nous la garderons et nous libèrerons les deux autres chambres demain.
- A votre service, Monsieur. Vous resterez combien de nuits, s'il vous plaît ?
- Deux ou trois sans doute.
- Très bien Monsieur. Merci. Bonne soirée.
Onaké ne comprenait pas l'italien mais elle devinait ce qui se passait. Dans
l'ascenseur, elle regarda Guillaume avec un sourire timide mais très prometteur. Il se pencha vers elle pour l'embrasser. Arrivés dans la chambre, ils se déshabillèrent comme deux gamins pressés et se jetèrent sur le lit. Guillaume se releva pour prendre la boîte de préservatifs qu'il avait dans la poche de sa veste. Onaké lui murmura alors
tendrement:
- Je n'ai jamais fait l'amour.
- Tu as eu raison de m'attendre.
Ils éclatèrent de rire. Le décor se renversa et Onaké se laissa prendre, découvrant la texture et la chair de quelqu'un d'autre, un sexe en érection, les parfums de la peau et du désir.


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