" MARIE BATAILLE auteur littérature jeunesse, livres pour enfants, presse, roman feuilleton: ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 68

ROMAN FEUILLETON / la merveilleuse histoire de Ronrono Chapati / semaine 68



Semaine 68


Chloé avait refermé la porte derrière elle, sans bruit. Elle était restée immobile sur le pas de la porte jusqu'à ce que Yannis reprenne une position normale et la voit. La lumière qui tombait de l'ampoule était jaune et épaisse. Il était resté en arrêt, se demandant s'il n'avait pas la  berlue. Et puis il avait soupiré :
- Chloé, qu'est ce que vous faîtes ici ?.. Ma situation est déjà assez difficile et je ne tiens pas à vous mêler à tout ça... Pourquoi êtes vous venue ?.. J'avais bien dit qu'il ne fallait pas.
- Je suis désobéissante quand quelque chose me tracasse. Je voulais savoir comment vous alliez.
- Asseyez-vous maintenant que vous êtes là... Quelqu'un de la rue vous a vu entrer ?
- Il n'y avait pas un chat. Personne ne m'a vu, soyez rassuré !... Comment allez vous ?
- Je vais bien. C'est le surmenage. J'en fais trop pour mon âge. Je ne dors pas assez. Je ferai une prise de sang pour que le médecin me lâche.

Chloé avait tiré vers elle une chaise de la table et s'était assise face à Yannis.
- Je n'aime pas du tout que vous soyez chez moi, seule avec moi. Personne ne doit savoir. ... Si vous saviez ce que tout ça me rappelle...
- Je le sais. Ma mère. Je vous rappelle ma mère.
- Oui. Et ça ne me plait pas... Et je sais bien sûr parfaitement que vous n'êtes pas Mameth. A part le physique vous ne ressemblez pas du tout à Mameth. Vous êtes réfléchie et elle ne l'était pas. Vous savez ce que vous voulez et elle ne le savait pas. Elle a peut-être changé depuis... Vous lui dites que vous me voyez souvent ?
- Je n'ai pas l'occasion de beaucoup lui parler, vous savez. On se parle peu. On se voit peu... Le téléphone pour moi c'est du business.
- Qu'est ce qui vous préoccupe ? ... Qu'est ce que vous voulez savoir d'elle et de moi que je n'ai pas dit ? ... Oui, dès que je l'ai vu, j'ai été sous le charme. Je l'ai désirée très fort.... Ca me gêne de vous dire ça.
- Et moi quel effet je vous fait, Yannis ?

Yannis resta interloqué. C'était une question qu'il ne voulait absolument pas qu'elle lui pose. Il ne l'en avait pas cru capable. Il ne voulait surtout pas y penser. Au bout de quelques secondes il se hasarda à répondre ce qui était le plus évident :
- Je vous considère comme ma fille. Une fille tombée du ciel pour me faire oublier tous mes emmerdements avec la vie. La fille que j'aurais pu avoir avec Mameth.
- Et c'est tout ? Demanda Chloé nerveusement.
- Ben oui. Que voulez vous entendre d'autre ?
- Que moi aussi je vous plais, que moi aussi vous me désirez et que ce qui n'a pas été possible avec ma mère, l'est peut-être avec moi !...
- Qu'est ce que vous racontez. C'est moi qui suis malade mais c'est vous qui délirez, Chloé... Je pourrais être votre père.
- Ce n'est pas une réponse, Yannis. L'âge n'a rien à voir avec le désir.
- Chloé, je vous en prie, sortez... Je voudrais tant que nous restions des amis, des bons amis.

Des larmes coulèrent sur les joues de Chloé. Très salées, très douloureuses à percer et à sortir des paupières. Yannis se passa la main dans sa tignasse grise, malheureux.
- Chloé, je vous en prie, vous vous faites du mal.
- C'est vous qui me peinez, Yannis. C'est vous.
Chloé se leva lentement en appuyant les mains sur la table. Yannis ne bougea pas et se contenta de la regarder d'un air souffreteux. Il vit son ventre rond. Son visage tacheté de rousseur encadré par une chevelure vermeil et sauvage. Elle était à la fois sa femme Irina et Mameth. Mais il se mentait, elle était bien plus, il le savait presque depuis le début. Il fallait qu'elle parte. Il ne broncha pas.
- Yannis... dites moi que j'ai été un bonheur pour vous... dit Chloé en se retournant avant de saisir la poignée de la porte.
- Vous avez été un immense bonheur pour moi, Chloé... Plus que ça, même ajouta -t-il.
Yannis s'était levé et tenait le dossier de la chaise d'une main comme s'il allait tomber.
- Restez Chloé... restez, ne partez pas comme ça. Je ne veux pas vous perdre.
Chloé lacha la poignée, se retourna, colla son dos à la porte et murmura :
- Je vous aime tant Yannis.




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